Ah non, on va pas commencer comme ça! Y'a 25 piges qu'on me pose la même
question. Mince, on se croirait dans un épisode de "l'homme invisible"!
Allez! encore une fois, et c'est la denière: C'était le flingue ou le
synthétiseur!
Y'a pas eu réellement de moments précis déclencheurs. ça a toujours été!...
Môme, j'étais "un peu speed" mais j'ai vite flashé avec la musique. Je me
rappelle qu'à 7 ou 8 ans, j'avais fabriqué une sorte de batterie avec des pots
de yaourt et d'autres trucs après avoir vu "les charlots" à la télé.
Là ou j'ai vraiment franchi le pas, c'est quand un ami musicien (un guitariste
de haut niveau) m'a dit: "tiens, je te donne ces trucs et tu pourra t'amuser",
en fait de "trucs", c'était un vieil orgue electrique un peu déglingué et une
petite pédale d'effet analogique (a Farfisa organ and a analogue effect for
guitar, in english), Je possédais déjà un magnétophone à bobines (a reel to reel
recorder, en anglais),
lui aussi ayant subi les usures du temps... alors j'ai commencé à créer des sons
et des petites séquences de sons.
C'était en 1979.
Mais tout ça m'a donné envie d'extrapoler et d'acheter une guitare basse + un
ampli, et par la suite des synthétiseurs et autres modules de traitement du son,
etc...
Ce qui est pertinent est que depuis ma plus "tendre" enfance, j'ai toujours été
baigné dans la musique: Ma mère jouait du piano, ma soeur faisait de la danse
classique et me gavait avec le BEATLES, mes amis trituraient tous un instrument
de musique, et ça ne m'a jamais lâché!
Alors début 1980, je suis entré dans un groupe d'amis qui jouaient une sorte de
fusion entre la musique progressive et le jazz... avec mon synthé et mes effets
spéciaux, j'ai ajouté une touche de... "bizarre" à cette musique. Puis j'en n'ai
eu ras-le-bol et je me suis dit que la formule solo était plus appropriée à mon
état d'esprit.
Alors ce fut la création de BRUME en 1983 et mes premières productions sur
cassette à-partir de 1985...
-FD - pourtant travailler en
solo amène à s'engager dans la solitude, que représente cet état de solitude
pour toi?
Brume
Je ne ressens pas les choses comme cela. C'est plus un engagement dans
l'autonomie: être libre de penser et de faire de la musique sans compromis, sans
concession. BRUME est une manifestation de mon âme au même titre que ça le
serait pour un peintre . Je fais souvent le rapprochement avec l'art pictural.
Je pense la musique sous forme "optique".
Quand je façonne des sons, je pense à des couleurs, et quand j'assemble et gère
ces sons, je pense à des coups de pinceaux. Et ça, personne ne peut le faire
pour moi.
Bien sur, bon nombre de musiciens ont collaboré à la construction de certains de
mes morceaux. Dans ce cas là, je leurs indique avec précision ce que j'attends
d'eux, ensuite je retravaille leurs cessions en fonction de l'atmosphère du
morceau.
Quant-aux collaborations avec d'autres groupes ou entités, là c'est un peu
différent. L'échange d'idées étant le moteur, c'est une autre expérience, une
fusion enrichissante, un nouveau deal...
-FD - Pourquoi ce pseudo :"BRUME", que signifie t'il, a t'il un sens ou est il le
fruit du hasard?
Brume
Le choix de ce nom est totalement prémédité! Là encore, ça vient de l'enfance.
J'ai toujours été impressionné ou disons, avalé par un paysage sous la brume.
J'aime les contours flous, pas, ou plus vraiment définis. Cette sensibilité a
forger un côté esthétique "incertains", que celui-ci soit visuel, sonore ou
autre (de toute façon c'est la même chose), a toujours été présent chez moi. En
tout cas, j'aime les choses qui ne t 'imposent pas directement un truc,
parce-que ça devient très vite du "KLEENEX", un machin à consommer et à jeter
rapide! J'aime à solliciter l'imagination de l'auditeur et la mienne aussi avant
tout.
Ce qui ne veut pas dire qu'il faille travailler à l'aveuglette! Dans un morceau,
je cherche à maitriser les sons ainsi que leurs gestion, quoique j'aime à
laisser une part d'aléatoire dans tous ça. Pour tout dire, ma musique se base
sur un shéma quantique... un système de chaos organisés et maîtrisé...
-FD - ça pourrait signifier une « BRUME » de textures, toutes confondues et cependant
organisées mais invisibles dans leur maîtrise?
Brume
Tout à fait! Il faut que le fruit d'un travail estompe les "points de soudure".
Quand tu as affaire à un travail de tâcheron, ça s'entend! Tous musiciens ultra
connus qui font des démonstrations guitaristiques sans âme, genre Eric Clapton
et autres "guitare héroes"... tiennent plus du cirque que de la musique!
D'ailleurs, j'ai toujours vomi le cirque, même tout gosse... faire faire des
pitreries à des animaux devant une foule de crétins m'a toujours semblé
lamentable!
Heureusement il y a des musiciens exeptionnels du genre Robert Fripp (KING
CRIMSON), Christian Vander (MAGMA) ou Charles Hayward (THIS HEAT)... pour ne
siter qu'eux, qui ont le génie de savoir allier technique, innovation et
émotion...
-FD - Quelles sont tes sources d'inspiration, critiques, rejet, aspirations?
Brume
Pour les rejets, vaut mieux passer la question, la réponse risquant de peser
plus lourd que tout les volumes de "L' ENCYCLOPEDIE UNIVERSALIS".
Les inspirations ne se trouvent pas obligatoirement dans le domaine sonore. Tout
et n'importe quoi peut créer un déclic, une piste à exploiter: Un clair obscur
dans ton appartement, le vent dans les arbres,un évier qui se débouche et qui
fait "blub blub blop..." un enculé qui jette une boite vide de soda par la
fenêtre de sa bagnole, une discussion entre primates, puante de stupidité et
d'agressivité, une centrale de crémation de déchets ménagés...
Tout est possible!
-FD - Ton inspiration est ici urbaine. Considères tu ta musique comme issue d'un monde
urbain, c'est à dire le notre pour la majorité.
Brume
Oui bien sur, sinon j'aurais fait du ETANT DONNES (que j'apprécie fortement). Au
début, j'étais fasciné par les "biomécaniques" de HR GIGER ainsi que par les
perspectives aberrantes de MC ESCHER, les univers truqués et "paranoïdes" des
bouquins de Philip K. DICK, la visite de centrales thermiques, d'usines, de
bunkers etc... Tout cela me donnait un point de départ pour la création d'un
morceau. Mais par la suite je me suis davantage focalisé sur "la sociologie". Un
jour je suis tombé par hasard sur un livre écrit par un psy, OLIVIER SACKS:
"l'homme qui prenait sa femme pour son chapeau" (titre original: "the man who
mistook his wife for a hat"). Ce livre traitait des maladies mentales les plus
inconcevables. Wow, je fus tellement impressionné que la nécessité immédiate de
transcrire mes impressions en musique donna vie à l'album CD, "normal" réalisé
par RELAPSE / RELEASE aux USA.
-FD - Peut on caser ta musique dans un style, un mouvement.
A ton propos, j'ai pu lire "musiques nouvelles" "musiques expérimentales voir
inventives", qu'en penses tu?
Brume
Non, non et non! Merde, j'en ai ras le cul de toutes ces étiquettes à la con!!!
Soyons sérieux, ça veut dire quoi de répertorier, de classer, de ranger, de
systématiser... C'est de de la nourriture pour trous du cul journalistiques, de
pisse-froids, d'intellos plastocs, rongés par le manque absolu de naturel ou
d'honnêteté et avides de dividendes... bref, de marketing! ... mais soyons
réalistes, le naturel ne paye pas!
C'est évident, ma musique est plus proche de celle de Pierre Henry que de celle
de Celine Dion. Mais bon, si l'on doit débattre sur LA musique, LA question est
un faux problème!... Nous sommes des milliard d'individus sur cette planète,
dans ce putain d'espace temps cruel!... Ouais, je dis cruel parce que, nous
humains, avons cette conscience d'exister. Alors on trouve des biais pour
d'abord s'accepter nous même en tant qu'individu unique et éventuellement après,
on accepte les autres...
Et la musique dans tout ça? A mon sens, la musique est la plus belle chose que
"l'homme" ait jamais créé!
Aujourd'hui, certains monopoles l'on réduite à une forme unique, simpliste,
monolithique, avalable et digérable par 90 % de couillons encore en vie et qui
vivront encore et à jamais dans ce monde.
Moi, je fais aussi de la musique!... et comme disait John Cage, " si ça
t'emmerde d'appeler ça de la musique, pas de problème, appelles ça comme tu
voudras".
Alors, allons-y pour l'étiquetage: "Bonjour, je m'appelle C. Renou, aka BRUME ou
le contraire, c'est comme on veut, et je fais de la musique depuis 1979... de la
musique?!... mais non, appelons ça plutôt de la poésie sonore, ça sonne mieux
sur le papier!"
-FD - Ou bien de l'anti-musique?, de l'anti-art?
J'avais pu lire à-propos de l'artiste viennois Arnulf Rainer, « faire de l'art
pour tuer l'art »
Te sentirais tu ici proche?
Brume
Non, vraiment non! Je n'ai que faire de ces "théoriciens" biodégradables. Tout
cela n'est que jongleries verbales, encore une forme déguisée de marketing! Que
ces gens là aillent se faire foutre, eux et leurs clients!
Par contre, j'aime bien le duo, THE HATERS qui revendiquent avec humour et sans
se prendre au sérieux, le côté "anti"! Je dirai même plus que THE HATERS font de
"l'anti-anti..."
-FD - Depuis que je connais ta musique, je ne vois aucuns concerts.
Comment diffuses tu ta musique?
As tu toujours joué en solo?
Brume
Là, Françoise, t'es mal renseignée. Brume a fait une 1ère performance lors de sa
création "officielle" en 1985, histoire de marquer le coup.
Le truc s'est produit dans un vieux bâtiment désaffecté de la RATP à Neuilly S /
Marne. Bien sur, ce fut un concert "pirate". Les flics ont surgi vers 23 heure
pour arrêter le boucan, certainement sous dénonciation du voisinage... je ne
sais pas. Bon, je reconnais, on avait mis les amplis à fond et ça faisait vibrer
toutes les tôles du site. Un document sonore de cette perfo a été produite sur
la cassette, "EXIT / NO USE", et rééditée en CD sur le label WAYSTYX REC.
2nd perfo: U.P.6., Paris, 1988, dans le cadre d'un festival de "musiques
nouvelles"... Quatre groupes au programme:
LA SONORITE JAUNE,PACIFIC 231,VIVENZA, BRUME
En ce qui concerne les performances "indus, expérimentales", et j'en passe et
des meilleurs, ça me gonfle! Se déplacer pour aller voir des mecs penchés sur
leur console de mixage et se la jouer "attention! nous on rigole pas" me semble
totalement stérile!
Si BRUME doit un jour refaire une perfo, ce sera pour un spectacle total!
-FD - Superbe!, peux tu nous laisser imaginer cette perfo?
Brume
Non!... surprise, surprise.
-FD - Que penses-tu de l'actualité musicale?...
Tes rejets, tes choix .
Brume
A chier! Pour les rejets, je t'ai déjà répondu. Maintenant je réécoute les vieux
PIERRE HENRY, les 1ers PERE UBU, SPK, THE RESIDENTS, DOME, 23 SKIDOO, CHROME,
Phil Glass, le 1er SUICIDE, MAGMA, ART ZOYD, HELDON, même VAN DER GRAAF
GENERATOR, CAPTAIN BEEFHEART, et NEU, voir les 1ers FAUST... La scène actuelle
me semble très pauvre, elle ne m'intéresse pas!
-FD - N'est ce pas une résistance pour t'introvertir?
Brume
Je sais pas, il faudra que je soumette la question à mon psy.
Disons que c'est plus une "introvision" qu'une introversion. Je ne suis pas du
genre nombrilique!
Je puise mes idées dans mes impressions du moment et non dans mon image. Moi, je
n'existe pas!
Seule compte ma musique!
-FD - En écoutant tes récentes compositions, j'ai ressenti un autre "Brume", peut-être
plus accessible et plus sensible. Qu'en penses tu?
Brume
Il y a un paramètre important entre tout ça: Fin 2000, j'ai arrêté de bosser
sous le nom de BRUME simplement parce que j'en avais assez de mes recettes
"électroacoustiques ou acousmatiques". Je voulais rompre définitivement avec
tout ça! Alors durant sept années, j'ai travaillé et produit des trucs sous mon
propre nom. Je voulais que le fruit de cette rupture implique une musique à la
fois ultra précise et plus "limpide" qu'avec BRUME. Le challenge était aussi
d'utiliser pour la première fois l'ordinateur pour le son et la composition.
Résultat: plusieurs albums CD et collaborations CD avec des gens que
j'appréciais furent produits. Mais cette accessibilité dont tu parles n'était
plus le fruit du projet BRUME, mais bien le résultat de cette rupture. Le seul
album collaboration ultra agressif, utilisant l'esprit et la technologie de
cette période est L'album "BRAINSTORMING # 1" réalisé avec mon ami Eric Wood de
BASTARD NOISE, avec la collaboration de John Weise. Un second album:
"BRAINSTORMING # 2" (WOOD / RENOU) va sortir dans les semaines à venir chez
HOUSEPIG, U.S.A.
Je me suis rendu compte que petit à petit, même si ma volonté et mes méthodes de
production avaient changé, insidieusement ma musique reprenait l'esthétique
BRUME! Etonnant non?! Je pense qu'il est difficile d'aller contre sa nature
profonde!
Alors face à cette évidence, j'ai décidé en cette année 2008 de recréer BRUME!
-FD - Combien de « BRUME(S )» y aura t'il à ton avis?
Brume
Un seul! Le vrai et l'unique! (joke!). Sérieusement, il m'est difficile de
répondre à cette question. Comme je l'ai déjà mentionner, rien n'est stable dans
ce monde et surtout dans ma tête!
-FD - Serais-tu intéressé par la vidéo dans ta musique. Je peux constater que pas mal
de musiciens ont recours à cette méthode.
Brume
Le dernier enregistrement réalisé sous le nom de C. Renou était une commande de
"soundtrack" (71 minutes) pour un projet d'installation: "INFINITUS" réalisée
par l'artiste visuel, TJ Noriss en Mai dernier à Portland, Oregon.
Un projet de DVD de cet évènement est en phase de production.
J'ai toujours été méfiant de l'association musique + images. ça peut paraitre
prétentieux, mais j'ai toujours considéré ma musique de façon autonome. Celle-ci
étant suffisamment évocatrice d'images mentales au point que le support vidéo ou
l'image m'ont toujours apparu comme inutile et superflu...
La nuance, quand j'accepte "d'illustrer" par des sons une expo de peintures,
sculptures, installations ou autre... les rôles sont forcément inversés, je me
soumet au sujet imposé sans pour cela "révisionner" ma musique. Puis ce genres
d'exercices sont très intéressants du point de vue du challenge... C'est
forcément constructif, ça engendre d'autres idées, d'autres pistes...
-FD - Je pense que les images des médias sont trop stéréotypés aujourd'hui, le monde visuel réel est
autre part. Tout aujourd'hui est seulement apparent.
Nous sommes également saturés avec de la musique, des sons commerciaux et les médias. Nous ne voyons pas
quoi que ce soit et nous entendons aussi rien faire,
Qu'est-ce que tu penses?
Brume
Je pense que l'image est trop médiatisée aujourd'hui, le vrai monde visuel est
ailleurs. Tout n'est qu'apparences aujourd'hui.
Nous sommes aussi saturés de musiques, sons commerciaux et médiatisés. Nous ne
voyons plus rien mais nous n'entendons plus rien aussi,
Ce qui est affligeant au niveau de la culture audio-visuel aujourd'hui en 2008,
est que les gens ne soupçonnent même plus qu'ils ont encore le choix! Le choix
d'aborder d'autres sons et images que ceux de la monolithique et toute puissante
"fastculture" imposée. Evidemment, le progrès implique des systèmes sonores de
plus en plus sophistiqués et puissants. Alors, facile de se laisser séduire par
le son des sirènes et d'ingurgiter la première ineptie sonore venue qui fait des
gros "boum boum...". Tout est galvaudé! Aujourd'hui on n'écoute plus la musique,
on se contente de l'entendre.
Ce qui est pertinent est que ces musiques creuses, sans âme sont calibrées,
formatées de façon à créer un contrôle chez l'individu moyen. C'est évidemment
une manière simple, efficace, insidieuse et subtile de formater aussi cet
individu. Toutes ces petites ordures technocratiques l'ont compris depuis bien
longtemps. Alors avec l'évolution exponentielle de la technologie, avec ces
études en laboratoire ou études grandeur nature du comportement humain suivant
des situations données... resserrent l' étau de l'asservissement.
Un film sublime de IGMAR BERGMAN, "L'oeuf du serpent" (titre original: "the
serpent's egg") traite de ce sujet. Un film à voir absolument!
-FD - Quel est ton paysage social?
Vers quoi aspires tu, quelle musique, etc ....
Comment te ressens tu aujourd'hui dans cette autre phase dans ta musique?
Brume
Franchement, je n'en sais rien. Les choses de la vie sont tellement relatives...
ces choses se font ou se défont, rien n'est stable, tout est en perpétuel
mouvement! Je suis du genre instable, aussi tout peut arriver! J'ai toujours été
stupéfait que des gens soient capables de faire la même chose pendant plus d'une
vingtaine d'années en s'octroyant des concepts datant du début du siécle
dernier. Mais le pire, c'est que leurs afficionados soient capables d'ingurgiter
leur chiures de mouches pseudo intello réchauffées, voir à leur tailler des
pipes... pauvres esclaves!
-FD - Quel est ton public?
Brume
Il y a de tout!
-FD - Pourrais tu créer sans public?
Brume
Oui, mais ce serait trop triste! Je ne peux rester inactif. ça fait déjà
quelques années que je m'essaie à la sculpture quand j'ai les oreilles saturées
de musique. D'ailleurs la pochette du CD, "BRAINSTORMING # 1" a été réalisée
avec une de mes sculptures.
Avoir un public change la donne, ta musique traverse tes quatre murs et va se
vaporiser aux antipodes! C'est très fortifiant! Cela engendre un dialogue
constructif, évolutif avec les gens. On ne peut rester seul dans sa minorité car
cela implique "l'auto-asphyxie", il est primordial d'avoir des récepteurs, de
créer une boucle d'échanges d'idées, d'impressions avec les gens. ça créé un
flux indispensable à la survie de ton art. Sinon c'est la mort!
-FD - Où peut on trouver tes cds?
Discographie?
Brume
Principalement sur le web, en boutique et parfois même dans la "grande
distribution"... everywhere quoi!
Mais on trouvera mon site officiel sur
http://www.elsieandjack.com/brume/