+Ly Scul'yl Vapul 
lâ Scucc'
Volak di Vapul+

VISION DU CHIEN DE LA MORT

-récit vécu-

Dogs shall gnaw you in Hel.'

Old Norse Sagas

Aprés plusieurs recherches, mon choix s'est porté sur ces archives accumulés concernant "the black dog" et que Bob Trubshaw, a eu l'amabilité de me laisser publier ici, ses deux textes concernant cette créature et que je n'oublierai jamais, d'avantage pour cette cause, que ce chien semble encore continuer aujourd'hui me suivre ....
Si je traduis "The Black dog" en français, cela se traduirait simplement et visuellement par "Le chien noir". Cependant, ce chien terrible que je vis, n'était pas noir, sinon son âme et qui portait ici, le deuil et la mort et de la voracité en elle.
Suite à mes recherches, j'ai d'avantage retrouvé son profil dans les récits chamaniques scandinaves, anglo-saxons et d'Europe centrale. Plutôt que "the Black-dog", j'aimerais peut-être l'appeler le "Scucca", "Grendel", "Beowulf", "Werdho", "Shuck" ... mais aussi comme le titre choisi de cette anecdote vécue

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 et qui, dans ma mémoire, répondent plus à la visualitè sonore de cette terrible apparition. Aussi, jusqu'à ma mort, cette vision me hantera, car elle est la mort dans toute sa voracité et son gouffre dévorateur. Beaucoup de légendes à-travers le monde concernent ce chien.
Je ne peux pas objectivement situer l'épreuve de cette terreur, si elle fut dans un coma ou hors du coma. Je me souviens seulement que cette apparition se déclara dans un hôpital, c'est à dire, un lieu de passage éphémère ou cette entité se plait à errer comme dans les gares, sur les routes et autres lieux de passages anonymes. Et lorsqu'on pense au mot "passage", ce mot nous emmène dans ce passage vers la mort, à cet endroit profond de la terre, où les fouilles ont retrouvé des squelettes d'êtres humains recroquevillés prés d'un chien, où les légendes chamanes parlent de chiens gardiens des portes de la mort et aboyant dans les ténèbres.
Depuis cette terreur, je n'ai cessé de désirer créer visuellement ce chien affamé de vies. Les légendes sont multiples dans la mythologie, surtout chamaniques et celtiques. Et, c'est plutôt ici que j'ai retrouvé ce chien. Moins en Egypte et ailleurs, ni chez Anubis, ni chez Kerberos et autres et c'est pourquoi, mes recherches et liens renvoient à cette partie du monde, puisqu'elle fait écho à ma terreur et quelque-part, m'aide à l'assumer.
Mon récit est simple et n'aura pas assez de mots pour traduire toute sa terreur.
.........  D'après mes souvenirs, l'on m'avait emportée dans un autre hôpital suite à un coma en soins intensifs. Je n'avais alors plus besoin des appareils et des machines dont le but est de faire sur/vivre. Je suis arrivée dans cet autre hôpital et les soi-disant vivants me sont apparus alors comme des automates mécanisés eux-aussi, dans la survie de leurs organes, de leurs besoins en alimentation et médicaments. La vie de cette planète m'est alors apparue immensément misérable et étroite. Je ne tenais plus debout et l'on m'allongea sur un autre lit, comme un objet de plus sur la chaîne de vie. Ce nouveau monde m'apparut grimaçant alors que je ne comprenais pas le pourquoi de ma présence ici. Lorsque le langage populaire désigne la mort comme étant le "Grand-Voyage", je puis y croire, mais pour ma part, il vaut mieux ne plus jamais revenir à la gare d'origine et qui s'appelle "la vie", du-moins ce que les "colons humains" en ont fait, car la gare apparaît alors misérable après ce "grand-voyage" ou ce semblant de "grand-voyage".
Il n'y a aucunes certitudes sinon que des mécanismes artificiels pour se sécuriser, se convaincre et croire aux bienfaits d'un monde et qui pourrait se rapprocher d'un quelconque décorum de fiction où le matérialisme et l'ordinaritè règnent afin de camoufler et brider nos peurs naturelles.
Et je me dis aujourd'hui que dans cet état d'abandon, le chien de la mort se permit alors de tenter m'emporter avec lui dans l'au-delà car je regrettais ne pas être morte, et je regrettais d'être revenue ici, dans cette gare d'origine peuplée de pantins mécanisés aux visages défaits. Morts mais seulement convaincus de vivre.
J'émergeais à-peine du coma et ce monde se mouvait devant moi comme dans un halo de brume. Je le refusais.
La nuit tomba peu à peu, mais j'avais appris depuis ce coma, à ne plus pouvoir faire la distinction entre le jour et la nuit. Je me souviens seulement que je me réveillai subitement dans un lieu, et qui était cette chambre d'hôpital. Mais à l'époque, j'ignorais où j'étais. Pour moi, j'étais dans un lieu clos et obscure comme cloîtrée dans les ténèbres. En-fait, je fus subitement réveillée par un grondement assourdissant proche de l'effet d'orages grandissants et de lourds pas de géants se rapprochaient de la pièce. C'était la terreur nue et sans peau et je me ressentais comme une écorchée vive, ne pouvant ni bouger, ni parler, ni crier. Les bruits de pas se rapprochaient et peu à peu, je ressentais le sol se gonfler et vrombir ainsi que les cloisons bien que je pouvais à-peine les discerner dans l'obscurité. J'entendis aussitôt des grondements féroces à la porte et qui étaient ceux d'un chien énorme. Le mot "chien" n'a ici, aucune puissance pour exprimer la force démoniaque d'une telle créature de l'autre monde. La porte étant fermée, j'entendais alors ses pattes puissantes griffer les parois et surtout le bas de cette porte pour entrer, comme si ce chien cherchait à creuser et passer en-dessous. Son entêtement était démoniaque, sa fureur était féroce. A sa vélocité et force, c'était aussi ce bruit infernal qui meublait les lieux. Il n'y avait plus que cette créature et moi au monde. La différence étant qu'elle était un être de pouvoir et moi, une chose, seulement un squelette couvert de peau et allongé dans un lit anonyme, c'est à dire un passage éphémère dans la vie.
Bien qu'étant derrière la porte, je me souviens encore de la bête tant le vacarme réussissait à la visualiser, ou bien, avais je les sens exacerbés pour l'apercevoir car la créature avait les flancs puissants et les pattes aussi fortes que le bruit des bottes qui martelait le sol. Ses yeux étaient rouge-flamboyants, comme animés par une force étrangère et qui faisait que cette entité venait de l'Ailleurs dans toute sa splendeur cruelle et horrifique. Si je désire aujourd'hui identifier la bête à un chien vivant de notre terre, elle se rapprocherait de la race du boule-dogue ou du Doberman et encore aujourd'hui, lorsqu'il m'arrive de rencontrer ce type de chien, je le regarde bien et je cherche dans ses yeux, cet "Ailleurs" que je pus percevoir à cette époque, mais le chien reste lui-même. Aussi, cette Chose, la Bête ressentie là-bas, restera finalement la force de l'invisible à-laquelle, l'on se refuse de croire. A cette époque, j'avais perdu la vie et peut-être, étais je séduisante pour "l'Autre-Monde", mais probablement pas encore assez, car la Créature ne m'emporta pas. A cause d'une trop grande terreur, je dus retomber dans un demi-coma et qui dura jusqu'au matin. Je me réveillai alors dans la clarté. Je fus étonnée de l'animation comme banale autour de moi. Le ciel bleu se percevait pas les baies vitrées. Une infirmière me prit la tension dans un mécanisme presque aussi effrayant que la voracité titanesque de la créature. J'étais comme encore "ailleurs", mais certainement, pas chez moi. J'étais allongée, je voyais, j'écoutais. Le personnel me "gronda" car je ne mangeais pas. Une infirmière me menaça de me remettre sous perfusions si je persistais à ne pas manger. Je pensais plutôt à l'effroi du chien. J'entendais des voix dans le corridor. J'appris qu'une personne, une vieille femme, était morte cette nuit dans la chambre d'à-côté. Lorsque l'infirmière revint, je lui posai cette question: "Est ce que sa porte était fermée?" .... L'infirmière me répondit que non, et que le personnel avait cependant toujours soin de laisser sa porte ouverte et venait souvent la veiller mais sa mort fut si brutale que personne ne put s'en rendre compte. Sa façon de parler était terne et son absence d'émotions contrastait avec l'apparition féroce de la nuit. Alors que l'infirmière me quittait, je m'entendis lui dire qu'il aurait été préférable de fermer la porte de sa chambre.
La créature affamée avait finalement choisi d'emporter la vieille femme.

Françoise Duvivier -récit vécu-
Avril/Mai 2004

C'est plutôt visuellement que j'arrive à exprimer ce chien, et j'ai choisi quelques représentations de cette créature et qui ne sont pas ici complètes.
J'ai particulièrement choisi ces deux textes de Bob Trubshaw et que je préfère laisser en anglais, car ma traduction risquerait de détruire l'essentiel. Je pense que ces deux textes laissent resplendir ce chien de la mort dans toute son universalité mythologique.
J'ai lu une certaine légende Anglo-saxonne que si ce chien nous apparaît et sans pouvoir nous emporter dans ses ténèbres, la personne connaîtra alors le malheur dans son existence entière jusqu'à ce que la mort la délivre. Je pense souvent à cette légende .... avec effroi.
Aussi, de mon état de mortelle en sursis, j'éprouve cette certitude que ce chien reviendra un jour et pour définitivement m'emporter dans ses terres.
Mais comme tout passage, tout est douleur et une fois que l'on a bu l'eau des Hades, la vie est oubliée et peut-être, entrons nous encore dans un autre monde aussi stupide dans sa normalisation, ses codes et ses rites.

'Dogs shall gnaw you in Hel.'

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