GOTTFRIED HELNWEIN
Introduction
J'ai pu connaître et surtout voir
les travaux de Gottfried Helnwein à-travers des revues, et
lire ses écrits. Si autrefois, il faisait partie de mon univers artistique contemporain, j'étais et j'étais
seulement un peu interpellée par ses oeuvres mais sans y
porter un grand intérêt. Seules certaines oeuvres
m'appelaient, celles hyperréalistes du début et qui
répondaient à la solitude urbaine, comme "Night hawks",
"Boulevard of broken dreams
... et d'autres.
Les oeuvres de cet artiste m'ont
d'avantage sensibilisé après cette expérience ...
A travers mon étude, c'est la
"vie-trompe-oeil" que je pus mieux percevoir,
celle d'une béatitude esthétisée, d'un "kitsch"
troublant et qui laisse entrevoir que derrière l'ordinaire
de nos conventions, se dissimule notre complicité aux
grands désastres et terreurs historiques, que derrière
l'écran familial, un autre film se déroule, celle de
l'enfance volée et non respectée, de l'infamie de la vie
parce qu'on l'a faite infâme et indigne d'être vécue dans
sa carcasse sociale ... Au sourire tiré par des élastiques
pour encore mieux accentuer son pantomime grotesque.
Il suffit de s'absenter quelques
jours du décor social après de longues années
d'éducation et de dressage, cette absence et ce départ
temporaire, pouvant être ici, une "near death
experience" ... et l'on revient ici-bas, avec un regard
plus neuf et plus critique.
Aussi, dans
cette optique, je me permets de poser ces mots sur la recherche
de Gottfried Helnwein ....
... Au-delà du corps, il y a aussi,
dans cette quête, un romantisme trompe-l'oeil, une
concession ironique à notre imagerie médiatisée et qui
nous trouble face à la terreur des grands désordres
historiques d'un récent passé et de notre crise
contemporaine, d'une certaine imagerie récupérée du
national-socialisme de l'esthétique communiste, d'une
omniprésence patriarcale où la femme ne devient qu'un
objet érotique et complice, un moyen de produire l'enfant
sacrifié au-nom de la race idéale, éduqué au service des
régimes et des politiques présentes. Aussi, sous cette
peau de l'imagerie de G.Helnwein, ce sont aussi nos vécus
d'enfants brutalisés et violentés qui nous éclatent au
visage et nous renvoient à notre état d'adulte
vulnérable, voir impuissant.
Mais de-même, l'impression
esthétique de ces oeuvres d'art muet, nous amène à nous
poser la question quant à notre séduction vis à vis d'une
imagerie romantique, écho d'une attitude fasciste
intériorisée et qui se reflète dans notre quotidien de
chaque jour, ici et là, à-travers l'imagerie médiatisée
et attractive, voir à la mode, où la résistance de
l'individu perd espoir.
La domination et la servitude
reviennent comme des thèmes tourmentés et esthétisants
chez G.Helnwein. La réalité sociale s'avère dés lors
monstrueuse et complexe. Le "kitsch" prend une
allure désespérante et devient objecteur de conscience
sans nous donner la résistance contre les drames
historiques, politiques et sociaux que nous subissons et
refoulons. Toute cette "imagerie" révéle et
dénonce notre statut d'individus martyrs et confrontés aux
antagonismes de notre monde moderne.
Aussi, à travers l'imagerie de
G.Helnwein, c'est aussi ce film "The truman Show"
qui se révèle. Dans l'hypocrisie fasciste, la cruauté se
métamorphose en esthétique et beauté trompeuse et
médiatisée. Et c'est aussi, à la manière de William
Burroughs que nous sommes amenés à ce choc de conscience.
F.Duvivier Avril/mai 2004
The pictures which are presented
here come from the official site of G.Helnwein, with his
nice permission.
http://www.helnwein.com
Hi Françoise,
I like your site, and - yes -you
can use images and texts from my website
for your internet-project.
But, please mention the copyright
and link to my site.
(I will also install a link to your
site). good luck for your project.
All the best, Gottfried"
ENGLISH
.... Over the body, there is in
this work, an ironic concession to our media imagery that
touch us facing the terror of the big historic disorders of
a recent one passed and of our contemporary crisis, of a
certain imagery where the woman becomes only an erotic
object , a mean to produce the sacrificed child in the name
of the ideal race, educated to the service of the systems
and political present. Also, under this skin of the imagery
of G.Helnwein, this is also, our lived mistreated and raped
children that we burst to the face and we relate back to our
state of vulnerable adult, see powerless. At the same time,
the aesthetic impression of these art works bring us to ask
the question on our enticement towards a romantic imagery,
echo of an inner Fascist attitude and that reflects itself
in our daily life, here and there, through the publicized
and attractive imagery, see fashionable from which the
resistance of the individual loses hope. The domination and
the bondage become tormented themes in the art of
G.Helnwein.
The social reality becomes
monstrous and complex.The kitsch takes a despairing place
and becomes conscience objecteur without giving us the
resistance against the historic dramas, political and social
that we undergo and repress. Also, I perceive all this
imagery as revealing of our statute of individuals martyrs
and confronted to the antagonisms of our modern world.
Also, through the imagery of
G.Helnwein, this is also this film "The truman
Show" that reveals itself. In Fascist hypocrisy,
cruelty itself metamorphosis in aesthetic and misleading and
publicized beauty. And this is also, to the manner of
William Burroughs as we brought to this conscience shock">
Article issu du site de Gottfried
Helnwein
Centre d'Etudes Supérieures de la
Renaissance.Deuxième Table Ronde sur la
Médecine, 6 avril 2001
Le « corps-humain » dans l´art
pictural contemporain
Stéphane VELUT
"L´évolution du concept
scientifique du corps, dont la médecine a fait un
«produit», s´oppose à l´évolution de la
représentation du corps dans l´art contemporain. Il
suffit de se souvenir que le mot de « diabète insipide »
était utilisé par les médecins du début du siècle pour
souligner que, chez les malades en souffrant, les urines n´avait
aucun goût, à l´inverse de celles des patients souffrant
d´un « diabète sucré ». Il suffit de se souvenir de
cela, ou des phtisiologues qui goûtaient les crachats, pour
prendre conscience à quel point l´homme qui analyse de
nos jours le symptôme a, grâce aux techniques, mis une
distance considérable entre le corps de l´autre et
lui-même. On ne voit plus, on ne touche plus, on ne sent
plus, on ne goûte plus, on n´entend plus le corps de l´autre.
On le fait toucher par un faisceau ultra-sonique, on le fait
regarder par une machine à résonance magnétique, on le
fait goûter par des réactifs chimiques, on le fait sentir
par les cultures microbiennes. Le fait est là : le corps
est devenu un produit qui se fabrique (fécondation in
vitro), se répare, se modèle et éventuellement, usé, se
jette après en avoir prélevé les pièces encore saines.
Comme tout produit, on ne s´étonne pas que ceux qui en
possède un réclament une notice d´utilisation, un manuel
d´entretien, un service après-vente, et même, en option,
des prestations supplémentaires. Ce « corps-produit » a
relégué le « symptôme » au rang de « défaillance
technique ». On en oublie la plainte que le symptôme
engendre. La défaillance est un problème à résoudre.
Résolu, la plainte disparaîtra. Que la défaillance ne
puisse être corrigée, reste la plainte qui, pour celui qui
soigne, devient une entité impalpable, sur laquelle il a
peu de prise, car « trop humaine ». Alors il doit inventer
un concept qui ferait de la plainte une défaillance
technique. Il doit « techniciser » ce sur quoi il n´a
pas prise, il se rassure ainsi. Il invente le soins
palliatif, il rend rationnel ce qui est philosophique. Il
rend technique ce qui est humain, il établit des conduites
Presque codifiées face à la « fin de vie », il fait de l´humain
une science, il parle de « sciences humaines ».
C´est dans l´apposition de ces
deux mots que l´on décèle en réalité l´opposition
entre le « corps-produit », vu par la loupe scientifique
et le « corps-humain », vu par celle des artistes.
Plusieurs oeuvres picturales contemporaines nous renvoient
une image « hyper-humaine » du corps avec la même
violence que la science nous envoie de notre propre corps
une image « hyper-produit ».
Il suffit pour s´en convaincre de
voir comment nous avons récemment appris que nous avions
(enfin ! ?) décrypté la carte de la totalité de notre
génome, carte qui nous est présentée comme la matrice
dont nous serions tous les « produits », voire même les
« similaires produits », la diversité étant simplement
éludée. Ce qui nous fait, ce n´est plus ce que nous
sommes, chacun, mais une matrice qu´il va bien falloir un
jour ou l´autre maîtriser.
A l´opposé, plusieurs artistes
contemporains nous rappellent, par leurs œuvres, ce qui
nous fait et qui, montré frontalement, est beaucoup moins
édulcoré que le simple produit de paires de chromosomes
arrangées dans un ordre impeccable. Qui nous montrent en
somme qu´il n´y a, chez l´homme, jamais rien d´impeccable.
Il s´agit notamment de Francis BACON, Lucian FREUD,
Gottfried HELNWEIN, Joël-Peter WITKIN et du « cas » David
NEBREDA. Pour autant que leur intention ne soit pas
forcément la subversion, ils ont au moins en commun de nous
jeter au regard ce que cache la peau, ce qu´est la chose
qui nous fait sous sa surface visible, cette autre chose que
le pur produit d´une matrice."
REFERENCES
Les interprétations du symptôme,
lieu de rencontre entre l´intime, le médical et le
social.
Philippe BAGROS
La rhétorique du symptôme dans
les Consultations de Jean Fernel (1497-1558)
Jean-Paul PITTION
La douleur, un symptôme équivoque
dans un dessin de Dürer (1471-1528).
Jacqueline VONS
Le « corps-humain » dans l´art
pictural contemporain
Stéphane VELUT
Les signes de la mort noire au XVIe
siècle
Marie VIALLON-SCHONEVELD
Une image de la syphilis dans la
Vénus et Cupidon de Bronzino ?
Maurice BROCK
Comment la médecine a-t-elle
créé des symptômes dans le domaine de la sexualité ?
André FOUKS
06. avril 2001 Centre d'Etudes
Supérieures de la Renaissance Stéphane VELUT
Other links to Gottfried Helnwein
http://modernisminc.com/artists/Gottfried_HELNWEIN/#
http://en.wikipedia.org/wiki/Gottfried_Helnwein
http://www.robertsandelson.com/gottfriedhelnwein_01.html
http://www.leadwhitegallery.com/artists/ghe-resume.asp
Others
W.Burroughs
http://epc.buffalo.edu/authors/burroughs/
http://www.cafardcosmique.com/auteur/burroughs.html
Bill Viola
http://www.cnca.gob.mx/viola/
Mark Pauline
http://www.srl.org/
Lorena Guzman
http://www.geocities.com/lorenaguzmanart/
Joel Peter Witkin
http://www.zonezero.com/exposiciones/fotografos/witkin/jpwdefault.html
Francis Bacon
http://www.francis-bacon.cx/
Gina Pane
http://www.arnolfini.demon.co.uk/visual_arts/gina_pane/
Lucian Freud
http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/freud/
The Truman Show
http://www.transparencynow.com/truman.htm