Death Before Birth
During
Life After Death Birth .....
Introduction


Before Birth during life after death, un cercle, et que je laisse en langue anglaise. L'important n'étant par la traduction exacte de ces mots, mais leur perception et ce qu'ils suggèrent en nous.
Dans leur suggestion, ces mots pourraient définir simplement ce que peut être une N.D.E  ou "near death experience" ou état de mort imminente, de l'état extrême qui permet de s'approcher de la mort, sans être emporté par elle. Le terme de "near death experience" étant plus adéquat dans sa définition -(prés)-(mort)-(expérience)-, et ces trois mots se bouclent pour exprimer l'essentiel.
Aussi, en réalisant ce projet, il était nécessaire de laisser parler des personnes familières à ce problème, tels que les chercheurs comme Jean Pierre Jourdan, Timothy Green, Henri Paumelle, Stanislav Grof, Steve Mizrach "Writings on the N.D.E" et certains liens sur le chamanisme
La liste aurait à être plus longue et j'ai eu à limiter mon choix, mais ce choix même minime, permet déjà la possibilité de faire un survol sur l'essentiel de cette expérience et de la prolonger au-delà car le sujet est universel et infini, aussi, il amène à l'humilité et à un désir d'authenticité vis à vis d'un grand mystère et qui a toute sa beauté vers l'ouverture d'un monde dont les portes sont multiples et infinies.
Il y a de cela, quelques années, je vécus une "near death experience" et en dépit de mon état physique, j'éprouvai alors un désir intense et au-delà de tout, de revenir chez moi, et exprimer visuellement ce monde de "derrière la paroi" si le terme peut suggérer aussi, ces traces de mains des peuples premiers et que l'on retrouve dans les grottes rupestres mais aussi chez d'autres peuplades primitives sur la planète entière et je pense aussi aux signes de la spirale et qui apparaît ici comme un leitmotiv de nos origines en tant qu'être humains et universels, liés par un grand chaînon. Aussi, je pense que la caractéristique dominante de la "near death experience" renvoie nécessairement à l'anthropologie.
Je pense de nouveau, à ces mains qui touchaient la paroi, symbolisant le voile, sa symbolique pour les premiers hommes afin de communiquer avec l'autre monde et invoquer les esprits. Certaines mains avaient les doigts coupés, et l'on a pu suggérer cette symbolique de l'autre partie de la main comme pénétrant dans l'autre monde. Si pour un citoyen moderne issu d'une culture occidentale, une cloison ou un mur ne sont que des parois explicables et "rationnalisées", sa conviction s'opposera à d'autres formes de cultures plus subtiles et que j'appellerai chamaniques dans l'ensemble, pour ne pas entrer dans les détails. 
Aussi parler d'une "near death experience" ouvre des pages et des horizons infinis et je n'ai pas la prétention, ici, de désirer la clore dans un projet, ce qui serait un sacrilège.
J'ai réalisé ce projet en tant qu'artiste, par défi sur le passé et combien, mon témoignage fut occulté, voir nié et je dirai, censuré. Lorsque je pus émerger d'un profond coma et que l'on put me détacher des appareils, la société m'enferma dans un "Bloc", nommé hôpital et l'on m'imposa des neuroleptiques afin de banaliser ces visions. Je n'étais cependant pas angoissée lorsque je sortis de ce coma, j'étais surtout dans la terreur des visions et que j'estime toujours autant, "sacrées", car en dépit de leurs forces ténébreuses et refusées par une esthétique et un idéal judéo-chrétien, ces visions étaient impressionnantes et belles dans leur terreur. J'éprouvais un désir immense de revenir chez moi et réaliser mon "carnet de voyages" comme motivée par une vitalité inexplicable que mon entourage se refusait à accepter .... Dans ce projet, j'ai tenté capter ces visions et que j'eus à cette époque à-travers la technique des images-digitales et j'ai appelé cette série "KHORPSE". Ces images peuvent paraître obsessionnelles, peut-être même ennuyeuses pour certains mais qu'importe le jugement, j'ai seulement tenté réaliser ce que je vécus et plus soucieuse de l'authenticité des impressions éprouvées ... Aussi j'ai été amenée à changer mes méthodes de travail, et à ne pas me juger quant à la technique de ces images. Je dirais que j'ai expérimenté et tenté retrouver les émotions de l'époque, sans tenir compte d'aucun public. Ces émotions restent intègres malgré le temps et son éloignement. Aussi, j'estime que de telles visions ont un secret terrible pour s'imposer à ce point, rester ineffaçables, et ceci malgré l'obscurantisme social, la censure et la peur de la mort, la peur du corps, la peur de la vie, la peur de s'écarter des berges ou "garde-fous" et qui nous limitent à chaque instant de notre quotidien.
J'avancerai cette opinion que l'obscurantisme social et "l'ordinarité" imposée à nos vies sont à eux seuls, des terreurs mais d'un autre goût et celui-là, fade et "hors-vie" ou monstrueux.  Mais nous fûmes ainsi éduqués pour nous résigner, et considérer la tyrannie, comme "normale" .
J'ai finalement choisi ce titre "KHORPSE", plutôt que Ereb ou autre, et ce choix s'imposa à la fin du travail, car la dimension corporelle lors d'une "N.D.E" prend une intensité féroce, que la plupart des expérienceurs oublient de mentionner comme si parler de la souffrance corporelle était honteux et d'avantage dans certains témoignages récupérateurs de type "mystico-chrétien". Outre la souffrance extrême de tout le corps, les capacités extra-sensorielles permettent de déceler les moindres détails fixes des lieux, de les zoomer, de ressentir épidermiquement leur texture et de les pénétrer même. De ressentir les effets de lumières, de clair-obscur, de flashs blancs et noirs voir comme des sensations douloureuses de déchirures et d'aspirations. 
Lorsque j'ai commencé à travailler ma série de collages, ce fut ici aussi dans ce sens, que je travaillai. Voir cette série dans la partie du site intitulée "Basement"
Je serais amenée à penser que quelques jours dans un coma avec "n.d.e", peuvent avoir l'intensité de toute une vie, et offrir des expériences où les sens s'épanouissent jusqu'aux extrêmes. Aussi, l'on se sent alors très vieux et âgé, voir défait des normes sociales, lorsqu'on survit à une telle expérience douloureuse et extrême et  ... la vie telle qu'elle fut injectée avec ses oripeaux de normalité codée depuis notre naissance, s'avère ici, être fausse et perfide.
Parler de "N.D.Es" négatives et positives trahit pour ma part, une morale profondément chrétienne et taboue sur ladite beauté et Eden. J'ai déjà lu des sagas de "n.d.e" chamaniques qui effraieraient bon nombre des baptisés "cartésiannés" et "christiannisés" de notre occident inquisiteur. 
Dans cet esprit, j'ai désiré partager par écrit, une des terreurs que je vécus alors et qui concerne le "Black Dog" et je remercie Bob Trubshaw pour m'avoir laissé publier ses deux études: "Black dogs in folklore", "Black dogs of the corpse ways", de même, j'ai laissé des liens concernant cette terreur canine du profond lointain mythologique et quelques unes de mes créations visuelles concernant cet abominable chien de la mort.
Bref, je dirais que vivre une "near death experience" dans ce modèle social, ne peut être ici que négatif à cause justement de l'accueil hostile et rejetant, sans omettre la brutalité physique et morale imposée au corps humain durant un coma.
En désirant réaliser ces visions, ce sont aussi des coups portés au corps physique et qui ont resurgi. Dans les urgences de réanimation,  le corps n'est qu'une machine pour la médecine, un rouage qu'il faut  faire revivre et sans respect de l'humain intérieur et qui souffre ... Aussi, j'ai choisi ces deux écrits de José Galdo, issus de son livre "LUTTE VULVA" (BUNKER-PRESS) et qui expriment bien cette douleur arrachée et au-delà. "DIT LIT LIMBE", "TrANCHES DANS LE PILON DU CORPS"
Aussi dans notre monde et sa façon de voir, s'élever consiste à consommer, écraser et dominer, brutaliser ... ce qui serait ici positif dans nos valeurs, en contraste avec cette pensée profonde du chaman Hôte-Cerf: "Plus le puits est profond, plus il est élevé"...
Pour ma part, et pour parodier les folklores "New-Age", ceux qui récupèrent les témoignages "N.D.E" dont la recherche ne consiste qu'à se sécuriser vis à vis d'une mort certaine,  avec toute leurs sagas idéalistes et stériles,  je dirai aussi que trop de lumière éteint et que l'idéalisme  d'un "meilleur des mondes" n'est encore que l'écho d'un autre obscurantisme.
En langage imagé, je dirais que la conséquence d'une "near death experience", amènerait à faire tourner les aiguilles de l'horloge, dans le sens opposé, que le début deviendrait ici, la fin ... et que tout ce qui se désira ici-bas, "organisé", prend alors l'attitude du chaos et du mensonge ou de l'artifice. 
Motivée par la peur de la mort, la société a construit des berges, des remparts et des gardes-fous afin de se leurrer, ce qui peut apparaître ici dément et absurde lorsqu'on revient de l'autre côté.
Le monde, la vie n'auraient alors aucun sens sinon celui qu'on veut bien leur donner pour réussir à survivre, rien de tels que les subterfuges dans un carnaval de morts-vivants.
L'on pourrait aussi se dire que ce subterfuge de notre "soi-disante" vie, est un passage mort, peut-être anodin dans l'univers pour mourir et renaître plus-tard. 
Dans certaines cultures, la mort est festoyée. Qu'en savons-nous. De notre vie?
Plutôt que cette question de Socrate: "Etes vous heureux?", j'aimerais plutôt vous poser cette question: "Vivez vous?" 
Aussi, je rappelle ces mots vrais d'Antonin Artaud: "Nous n'avons pas commencé d'exister" et qui sont une réelle sensation "flashe", éprouvée après une telle expérience.
Etant artiste, c'est plutôt à-travers l'art que j'ai désiré exprimer cette expérience, autant par ces images digitales nommées "KHORPSE" que par ces "AKTIONS-MASKS" comme je les appelle et que j'ai réalisés depuis quelques années et dans cet esprit .... En collant mon visage sur une photocopieuse, j'ai désiré ici, exprimer la souffrance, et l'approche mort, et qui pourraient se rapprocher aussi de l'approche vie, avant la délivrance.  Aussi, cet art m'est une recherche concernant ce que le bon-entendement social nous cache. 
Ce travail est plus ancien et commença avec la production des collages qu'on peut voir sur le site, dans "Basement". et qui se poursuit dans les et autres, et donc ces récents collages intitulés "KHORPSES"
Je pense que l'attitude de tout artiste et d'avantage dans notre monde contemporain, ne peut pas se limiter qu'à  une vaine recherche d'un style pour pouvoir ainsi,  entrer au cénacle des officieux, mais plutôt, a à remettre en cause nos systèmes de valeurs et appuyer à cet endroit de la civilisation "soporifiée", à cet endroit là, où ça fait mal, bref là  où ça vit encore un peu.
La mort n'étant pas un sommeil et je rejoins ici l'attitude d'Arnulf Rainer
De ce bouleversement que créa cette expérience de proche mort, je fus amenée à ressentir d'avantage le travail de certains artistes, et parmi tant d'autres, j'ai ici seulement présenté dans "3ARTISTS", Arnulf Rainer, Gottfried Helnwein, Rudolf Schwarzkogler.  
Aussi en présentant leur travail, je conçois que mon expérience a influencé ma sensibilité vis à vis de leur recherche. J'aurais désiré présenter d'autres artistes, mais par faute de temps, j'ai noté quelques liens sur d'autres artistes et qui m'ont alors de-même influencé ou pour certains amusé, voir . De-même Music-sites, un interview sur le BUTOH avec Robert Jarrell, et ses photos, un écrit de Théo Lesoualc'h, "TERRE ET CHAIR L'ESPACE DU JAPON", avec certains liens sur le Butoh et de même ces deux écrits intenses de José Galdo,  tirés de son livre "LUTTE VULVA", une autre expérience de "n.d.e" à-travers une écriture écorchée.
je considère ce projet incomplet et inachevé, aussi, j'ai à me résigner que fouiller une telle expérience, ne peut être qu'incomplète. Il peut être compréhensible que je ne sois pas satisfaite de mon travail visuel, car s'il offre un aspect de cette expérience, j'admets me ressentir techniquement impuissante quant à vraiment l'exprimer ce qui fut et qui pourtant continue de me hanter et m'interpeller dans la vie.
Il m'arrive parfois d'attendre cette mort, avec une certaine lucidité et curiosité pour aller plus loin que ce que j'ai pu alors éprouver à cette époque. Aussi, le travail ne sera jamais terminé.
Dans ce projet, j'aimerais remercier les personnes qui ont accepté d'y contribuer. 
Je remercie aussi, Jean-Pierre Espil  pour son puissant "Rituel-Rune" et que j'ai placé, unique et seul en son genre, dans la page d'accueil 
De-même, je remercie une personne, et qui se reconnaîtra dans ces mots, et qui par son écoute et aide, m'a permise d'évaluer la force de cette "N.D.E" dans la vie et de la partager..
Je remercie aussi Claude, pour son aide technique.
A tous,  je souhaite le plaisir d'une découverte au-fil de ces pages, écrits et images.
un partage ...
Françoise Duvivier Paris Avril/Mai 2004
"Car il y a des os de feu dans un ciel en flammes, et par la voix et dans la voix s'effectue le passage dans l'outre-monde : celui de la ni mort-ni vie, ni carne ni foutre-merde."
Jean-Pierre Espil
<KHORPSES>
<AKTIONS MASKS>

<BACK TO THE WHEEL>


Background-sound of F.Duvivier memory of sounds in intensive cares